Articles Tagués ‘Aissat Idir’


Aujourd’hui s’ouvre la session parlementaire du printemps dans un contexte national, régional et international trouble et troublé.

Au plan interne, l’activité politique a été dominée par l’adoption d’une loi de finances 2016 et une révision de la constitution.

Une loi de finances anti-nationale et anti-sociale; une révision constitutionnelle,  qui, en raison des conditions de son élaboration et  de son adoption, constitue un véritable coup de force institutionnel et constitutionnel.

L’immense majorité des Algériennes et des Algériens commence à subir les conséquences dramatiques de cette loi de finances scélérate et reçoivent des électrochocs répétés suite à une flambée des prix qui n’est pas prête de s’éteindre.

Pourtant, il y a quelques mois, les mêmes autorités assuraient que le pays ne connaissait pas de crise  et qu’il ne serait pas touché par l’austérité.

Aujourd’hui, on prêche le discours de vérité, quel discours tenait-on hier et avant-hier ; le discours de la ruse, du mensonge, du déni de la réalité et de la violence.

Encore aujourd’hui, l’imposture n’est pas finie ; on veut faire croire à l’extérieur que le pays est sur la voie d’une démocratisation graduelle alors que les options retenues visent simplement à renforcer le régime par le droit et non à limiter le pouvoir. Ces options instituent la régression des libertés par la judiciarisation du politique.

Comment peut-on parler de séparation des pouvoirs alors que jusqu’à l’heure actuelle, l’initiative des lois demeure le domaine réservé de l’Exécutif.

Chaque matin, tout Algérien qui sort de chez-lui sait qu’il n’est pas dans un pays plus uni, plus juste, plus libre et plus stable.

Dans ce contexte, l’activité parlementaire va être lourdement impactée par la programmation des lois organiques, à la suite de la dernière révision de la constitution.

Comment ne pas voir que nous sommes en présence d’un véritable carrousel; il y a eu inversion des priorités et cela révèle la logique personnelle, si ce n’est partisane ou clanique, qui a conduit à programmer cette révision en dernier. Ce qui est sûr, c’est qu’on va encore réviser des lois et des réformes qui viennent d’être adoptées.

Cette révision ne permettra pas le changement.

Un aspect méconnu de cette révision, même si elle a donné lieu à quelques lectures d’experts, est son contenu économique.

Nous partageons le point de vue de tous  ceux qui estiment que cette constitution consacre la rupture avec l’Etat-social, la régression syndicale, la dérèglementation de la sphère économique et « l’open sky » en matière du droit du travail.

Ce nouveau modèle économique, n’aurait-il pas nécessité un grand débat  citoyen, un grand débat démocratique ? Ce débat n’a pas eu lieu parceque le pouvoir et certaines forces politiques n’ont pas pu, n’ont pas su ou n’ont pas voulu lever le préalable politique. Pour rassembler les énergies, pour renforcer la cohésion sociale, il eut fallu opter pour un dialogue politique véritable pour reconstruire le consensus national.

A ce propos, le FFS souligne que les différentes initiatives politiques présentes sur la scène médiatico-politique ne se confondent  pas.

Le pouvoir persiste dans une démarche unilatérale et autoritaire parce qu’il pense disposer  des ressources politiques, diplomatiques, financières, économiques, culturelles et sociales pour continuer dans cette voie et qu’il escompte un retournement de la conjoncture pétrolière en sa faveur.

Les origines de la crise algérienne remontent au lendemain de l’indépendance du pays. La crise était présente avant la chute des revenus des hydrocarbures ; même cette dernière l’a aggravé et révélé les vulnérabilités du pays. Chaque jour qui passe démontre qu’aucun acteur politique ou social ne peut à lui seul trouver une issue politique et mettre le pays sur la voie d’un développement durable.

Dans la conjoncture actuelle, le FFS se veut dans la continuité du message de Novembre et du congrès de la Soummam. Il reste fidèle à ses engagements primordiaux de construire démocratiquement la nation algérienne et l’Etat démocratique et social. C’est pourquoi le FFS décide de commémorer le 60ème anniversaire de la création de l’UGTA, bras syndical de la révolution algérienne, par ce recueillement sur la tombe de Aissat Idir.

Dans le domaine de l’action parlementaire, le FFS continuera de populariser et de potentialiser les revendications légitimes de la population.

Le FFS poursuivra dans le travail de proximité auprès de la population et continuera de rechercher et de proposer des mécanismes et des cadres de dialogue et de concertation pour reconstruire le consensus national. Ce consensus ne saurait être la réédition de projets frontistes dépassés ou d’alternances claniques qui ne répondent pas à l’espérance démocratique du peuple algérien.

Sur le plan régional,  le FFS constate avec inquiétude la difficulté des Etats de la région  à peser sur les enjeux régionaux voire à contrecarrer les manœuvres et les options retenues par les puissances étrangères.

Pour le FFS les politiques  de guerre,  loin de lutter efficacement contre le terrorisme, aboutissent souvent à la destruction des Etats et à des situations humanitaires catastrophiques.

Dans cet esprit le FFS soutient une  solution politique en Libye et se prononce contre toute intervention militaire  étrangère dans la région.

Le FFS continue  de croire que la construction démocratique du Maghreb est à même d’apporter à la région et à nos concitoyens la paix, la stabilité et le développement.

Le 1er Secrétaire, Mohamed Nebbou, 

Alger, le 02 mars   2016

← Le FFS ouvre la s

ffs-aissat